Les claviers

Le chassis du clavier inférieur est constitué de 4 éléments :

- deux montants (gauche et droit)
- une barre centrale en hètre sur laquelle "balanceront" les touches
- une barre de "repos" en peuplier au fond.

L'assemblage est fait à "mi-bois".

Un premier montage "à sec" permet de comprendre l'assemblage des deux claviers, d'identifier les pièces, et de voir le mécanisme de glissement du clavier supérieur sur le clavier inférieur (nécessaire pour l'accouplement des claviers).

Les claviers se fabriquent indépendamment et, une fois terminés, ils viendront se glisser dans la caisse.

Le chassis inférieur est collé, et les pointes de balancement sont en place, avec leur pastille de feutrine.

 

Avec du papier de verre très fin (300), on nettoie les touches de toutes les barbes provenant du sciage. On "casse" aussi toutes les aspérités et arêtes du placage pour éviter de se meurtrir les doigts !

Le placage d'ébène est poncé soigneusement en trois temps :

- papier de verre au grain très fin (400)
- laine d'acier 0
- puis finition à la laine d'acier 000.

L'état de finition s'apprécie au toucher, plus qu'à la vue.

On termine par un léger enduit fait d'huile de lin bouillie diluée à 30% dans de l'essence de térébenthine.

Cette photo montre l'évolution de la finition des touches :

- à droite : état brut
- au milieu : après finition à la laine d'acier 000
- à gauche : après passage à l'huile de lin.

Les chassis, montés "à sec", sont insérés dans la caisse, pour vérifier la mise en place.

Il faut ensuite "équilibrer" chaque touche, pour qu'elle revienne toute seule à sa place de repos. Pour cela, on évide la partie avant, pour faire que l'arrière soit plus lourd .... (4g sur la touche doivent suffire à la faire basculer !)

Le tilleul se travaille très bien au cutter !

A gauche, une touche déjà sculptéee.

A droite, une touche brute. Vous distinguez toute la matière qui a été enlevée.

A l'extrémité du clavier, un peigne est collé; dans chaque fente va se mouvoir une pointe fixée à l'extrémité de chaque touche.

L'espacement entre les fentes est le même que celui des pointes de balancement.

Les pointes ayant le même diamètre que la largeur de la fente, il faut légèrement ovaliser la pointe à la lime et la toile émeri, en graissant au graphite et la pointe et la fente, pour éviter le bruit et les blocages !!!

Au repos, l'extrémité de la touche repose sur trois épaisseurs de feutre noir, cloué sur le chassis.

A l'arrière des touches, on insère une pointe qui va entrer dans le peigne pour fixer le plan vertical de balancement des touches.

En bout de touche, on colle du feutre sur lequel reposera le sautereau et destinés à amortir le bruit, à la retombée de celui-ci.

Toutes les touches sont positionnées sur leur pointe de balancement et coulissent librement dans le peigne, à l'arrière.

Les touches sont mises à l'horizontale (en inclinant légèrement la pointe de balancement), toutes au même niveau (en limant ou mettant une pastille de papier sous la touche au niveau de la pointe de balancement) et également espacées (en tordant légèrement la pointe dans le peigne), et on vérifie leur balancement.

On pose alors le placage des feintes sur les dièses (ébène plaqué os) à égale distance des touches adjacentes.

Clavier presque terminé !

Il ne reste plus qu'à équilibrer toutes les touches ...

.. en coupant un petit morceau de plomb de 1 à 3 g (diamètre 6 mm) et en le positionnant en équilibre avec 4 grs sur la touche !
On fore au diamètre sur le côté, on colle, on ajuste et c'est parfait !

Les feintes (dièses) sont en ébène plaqué os.

La découpe est très fine, et les arêtes sont acérées. Il faut donc d'abord "casser" les angles pour les rendre doux au toucher (papier 400), puis poncer le placage d'os au papier 600, puis à la laine d'acier 000.

Pour les blanchir, on finit le polissage au blanc de Meudon humide.

Enfin, on passe à l'huile de lin cuite, diluée à 50% avec de l'essence de thérébentine.
Détail des feintes du clavier supérieur avant collage.
Feutre
Pose du feutre sur les touches du clavier supérieur.
Supérieur
Les touches reposent sur un feutre en bout de chassis, et sont équilibrées à 6g. avec des masselottes de plomb.
Accouplement

L'accouplement est réalisé par l'intermédiaire d'ergots collés à l'extrémité des touches du clavier inférieur.

En faisant coulisser le clavier supérieur sur les montants du clavier inférieur on "engage" ou on "dégage" l'accouplement.

La photo montre l'accouplement engagé.

Claivers désaccouplés
Ici, les claviers sont désaccouplés.
Claviers
Détail du mécanisme des claviers.
Claviers en place

Les claviers sont alors mis en place dans la caisse.

(21 octobre 2005)

Gros plan
Gros plan sur les claviers